Session 19 – 2 – Iwashita Yôko

Transfert de technologies de la France (en région Rhône-Alpes) vers le Japon et du Japon vers la France autour de l’industrie de la soie

En Europe, vers 1855, une terrible épidémie de pébrine décime les vers à soie. L’industrie de la soie est durement touchée. Les Lyonnais décident donc d’importer des soies grèges et des cocons du pays du Soleil-Levant. Ces échanges naissants accélèreront la modernisation de l’archipel japonais. De façon concomitante, le savoir-faire japonais de la sériciculture a non seulement soutenu le développement industriel de la soie en France, mais aussi l’enseignement du japonais initié par le savant érudit Léon de Rosny, traducteur du « Traité de l’éducation des vers à soie au Japon (1868) ». Mais ce n’est pas le premier transfert. Notons que l’ouvrage « L’art d’élever les vers à soie au Japon  (Yo-San-Fi-Rok, 1803) », qui était une référence importante à l’époque d’Edo, a déjà été traduit en français en 1848. Ceci dix ans avant le premier traité d’amitié et de commerce entre la France et le Japon en 1858.

Aujourd’hui, les origines historiques de ces échanges restent largement méconnues. Pour les Japonais, c’est l’aube de la fondation d’une filature mécanisée, de la découverte du système de gestion d’entreprises et de la main d’œuvre. Afin de mettre en lumière ces nouvelles formes de modernisation, nous avons analysé les archives, les images et les photos autour de la Filature de Tomioka, véritable symbole de la modernisation de Meiji.

L’objectif de notre intervention est de proposer des illustrations sur la sériciculture japonaise qui ont intéressé les orientalistes et de décrire la vie des ouvrières de l’époque. Nous nous interrogerons notamment sur les représentations du Japon faites par les japonologues français. Enfin, nous initierons ainsi une réflexion sur la transmission des savoirs et la mise en valeur des échanges techniques et industriels.

Transfer of technologies around the silk industry
from France (Rhône-Alpes region) to Japan / from Japon to France

The silk industry in Europe was badly hit around 1855 due to decimation of silkworms by the terrible epidemic of pebrine. Then, the inhabitants of Lyon decided to import raw silk and cocoons from Japan. The export advanced modernization of the Japanese society. At the same time, transfer of the knowledge of Japanese sericulture industry led to encouragement of French silk industry and also promotion of the Japanese language education originated by Léon de Rosny, the translator of the book “Traité de l’éducation des vers à soie au Japon (1868)”. But this was not the first transfer. In 1848, an important reference of the sericulture enlightenment during the Edo period ; “L’art d’élever les vers à soie au Japon (Yo-San-Fi-Rok, 1803), was translated into French. After 10 years, the Treaty of Amity and Commerce between France and Japan was signed (1858).

Nowadays, little is known of such historical origin related to the silk industry. For the Japanese, it was the dawn of mechanized silk mill and also foundation of firm management system, particularly labor management and training for skilled female labor. In order to describe in detail the traces of modernization, I will analyze the archives, the images and the photos of silk industry, particularly at the Tomioka Silk Mill ; the symbol of the Meiji modernization.

The objective of my presentation is to illustrate the Japanese sericulture that Orientalists are interested in and to describe the life of female labor of the time. What kind of representation is received from Orientalists? It makes us think about the transmission of knowledge in order to focus on the technical and industrial exchanges. It may stimulate the French-Japan partnership.